Mars 2008

• Création de Propaganda de Franck Bedrossian à la biennale Musiques en Scène de Lyon

 

 

Août 2008

• Concert avec le clarinettiste américain David Krakauer

 

 

Novembre 2008

Création scénique du spectacle "Comment Wang-fö fut sauvé"

4 novembre, 21h30 , Benjamin prononce les dernières phrases du conte de Marguerite Yourcenar « Comment Wang fô fut sauvé » Les lumières s’éteignent, Wang fô peut s’éloigner dans sa barque et continuer son voyage à l’intérieur de son tableau. Quant à nous, un grand sentiment de plénitude et de bonheur nous envahit.

En effet, nous repensons en quelques secondes aux cinq années de travail nécessaires pour construire et réaliser ce projet, depuis cette première rencontre avec ce texte, recommandé par un libraire parisien , qui avait perçu nos attentes. A l’époque, nous cherchions un conte pour enfant, et c’est avec l’édition superbement illustrée par George Lemoine que nous avons découvert ce texte. D’ailleurs, c’est avec beaucoup de plaisir et d’émotion que nous l’avons invité et rencontré lors de la création.

Le spectacle s’est construit lentement… très lentement, et avec beaucoup de tâtonnements. Depuis le premier contact avec Jean-Pierre Lacoste, alors directeur de l’ODIA, les discussions avec Jean-Paul Combet, nous recommandant de prendre l’édition complète, et d’aller plutôt vers un spectacle « tout public »… l’autre conseil déterminant, c’était de nous donner le numéro de téléphone de Benjamin Lazar. Ainsi parlait-il le français moderne !!

La suite … des discussions, des rendez-vous, des réunions, des conciliabules, des doutes, beaucoup de doutes, des dossiers, et des nouveaux arrivants dans le projet : Bernard Michel, Alain Berlaud, … Leur point commun : ils connaissaient et adoraient ce conte. Ce dernier par exemple avait composé des esquisses pour une autre formation.

Enfin, nous avons réalisé la première et si déterminante étape de création en août 2007 à l’Académie Bach d’Arques la Bataille. Ce fut une soirée mémorable. Dans ce genre de soirée, c’est l’écoute recueillie du public qui fait le son d’une salle. Benjamin décidait presque au dernier moment (il devait le mûrir depuis quelques temps) de l’interpréter par cœur , et donc de ne pas le lire. Je pense que cette décision fit pencher la balance pour la suite scénique de l’aventure.

Quelques mois plus tard, la construction du décor réalisée (quelle belle visite en août 2008 aux ateliers de construction de l’Opéra de Rouen), nous nous sommes retrouvés à Neufchâtel-en-bray puis à Petit Quevilly pour les répétitions du spectacle programmé dans la saison de l’Opéra de Rouen dans le cadre du Festival Automne en Normandie. Ce fut une belle découverte d’un univers méconnu, de l’essayage des costumes à l’attente d’un réglage de lumière ou de mise en scène. Un apprentissage parfois difficile, car dans ce genre de projet, tiens ! les zabanériens ne sont pas les seuls au monde. Nous devons cohabiter, faire des concessions, comprendre que chacun à ses exigences, et sa perception. En face de nous, Benjamin, toujours calme (du moins en apparence) possède déjà la sagesse d’un Wang fô, et nous entraîne dans sa vision et son exigence…

Les lumières se rallument… Wang fô et Ling sont partis, et nous laissent tous les cinq sur scène. cinq minutes pour cinq années, et pour rester encore un peu dans la douceur des mots…
L'Empereur, penché en avant, la main sur les yeux, regardait s'éloigner la barque de Wang qui n'était déjà plus qu'une tache imperceptible dans la pâleur du crépuscule. Une buée d'or s'éleva et se déploya sur la mer. Enfin, la barque vira autour d'un rocher qui fermait l'entrée du large ; l'ombre d'une falaise tomba sur elle ; le sillage s'effaça de la surface déserte, et le peintre Wang-Fô et son disciple Ling disparurent à jamais sur cette mer de jade bleu que Wang-Fô venait d'inventer.

 

 

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